En France, les observations du monde associatif et bénévole sont nombreuses, venant de sociologues, statisticien.ne.s et de plus en plus souvent des pouvoirs publics. Il faut dire que nous parlons là d’un phénomène massif : un français sur quatre est bénévole, un sur deux est adhérent d’une association. À l’occasion de la « Semaine de l’Engagement » qui s’est déroulée du 2 au 8 décembre afin de valoriser les initiatives bénévoles et associatives à Paris, SENZO revient sur les dynamiques actuelles de ces engagements multiformes.
Observations : Le monde associatif, un tissu social et économique majeur en France et à Paris
Le monde associatif se démarque par son ampleur. On estime le nombre d’associations à 1,5 millions pour le pays et celui de créations de nouvelles associations à environ 70 000 par an. Cette croissance annuelle est à relativiser dans la mesure où les dissolutions ne sont pas comptabilisées. Si l’évaluation du bénévolat varie sensiblement selon les études, de 13 millions à 22 millions de bénévoles, il reste ainsi indiscutable que l’engagement associatif est un fait social majeur. Paris s’inscrit dans cette dynamique, en comptant 700 000 bénévoles et 70 000 associations.
S’ajoute à cela l’enjeu économique que constitue ce secteur. En effet, selon les données de l’ACOSS, en 2017, l’effectif salarié associatif s’élevait à 1 758 500 emplois, soit l’équivalent des secteurs des transports et de l’agroalimentaire réunis. De plus en plus enquêté par les sociologues, le travail bénévole (donc non rémunéré) est par ailleurs important puisque son volume correspondrait en 2017 à environ 1,4 million d’emplois en équivalent temps plein (ETP).
Le monde associatif est multiforme et en constante variation. Il intervient dans de nombreux secteurs d’activité qui touchent principalement les champs des loisirs et du sport, de la culture et du social. À Paris, la majorité des associations sont culturelles.
Observations : Les enjeux actuels de l’univers associatif, relever plusieurs défis pour maintenir son dynamisme
Très riche et dynamique, l’univers associatif connaît néanmoins quelques difficultés identifiées par différentes études et par les associations elles-mêmes.
Le financement : il constitue une préoccupation constante des associations qui doivent mobiliser secteurs publics et privés. Les dons issus des particuliers ont souffert de la transformation de l’Impôt sur la fortune en Impôt sur la fortune immobilière. L’engagement public reste globalement stable grâce aux collectivités locales qui compensent la baisse des financements venants de l’Etat et deviennent ainsi les principaux partenaires publics des associations.
Le recrutement : malgré un nombre significatif de bénévoles en France, le dynamisme du secteur fait que les 70 000 nouvelles associations créées chaque année bataillent sur le recrutement. Les associations doivent également faire face au déficit d’engagements de longue durée et de bénévoles qualifiés pour renouveler notamment leurs gouvernances.
La digitalisation : dans un secteur en croissance et de plus en plus concurrentiel, elle devient aujourd’hui un outil majeur, sinon indispensable, du développement et au fonctionnement des associations (simplification des tâches administratives et de la comptabilité, processus de recrutement, gestion des adhésions et des dons).
Le baromètre des associations 2019, enquête socio-économique menée par la ville de Paris, confirme ces observations dans les besoins et attentes exprimées par le tissu associatif parisien :
– les besoins en communication et en visibilité;
– le manque de bénévoles (pour 50% des associations interrogées) et une certaine difficulté à les mobiliser;
– un accès plus large aux nouvelles formes de financements via le numérique.
Il pointe en outre les besoins matériels et le manque de locaux.
Le rôle prépondérant des collectivités locales, la Ville de Paris initie « la Semaine de l’Engagement »
Alors que les collectivités locales jouent un rôle de plus en plus prépondérant dans la valorisation et le développement du monde associatif sur le territoire, la Ville de Paris ne fait pas exception. Souhaitant répondre directement aux observations et problématiques soulevées sur son territoire, elle a mis en place plusieurs initiatives en ce sens au cours de ces dernières années.
La « Semaine de l’Engagement », qui s’est déroulée du 2 au 8 décembre 2019, pour la deuxième année consécutive, est certainement la plus importante d’entre elles. Avec au programme des conférences-débats, des ateliers artistiques et numériques, des expositions, une soirée « Paris, je m’engage », cette semaine répond ainsi autant au besoin des associations de se faire connaître, qu’à celui de recruter durablement des bénévoles et des salariés aux compétences différentes.
Au delà de cet événement ponctuel, la Ville de Paris a également mesuré l’importance de développer des services numériques au service des associations. La plateforme Je m’engage est ainsi entièrement dédiée à l’engagement citoyen. Elle permet notamment de mettre en relation les associations et les citoyens pour le recrutement mais également pour le prêt et le don de matériel ou encore la recherche de salles.
En outre, la Ville de Paris consulte les associations sur ses services numériques afin qu’ils répondent au mieux à leurs besoins. SENZO, partenaire pour le test des services numériques de la Ville de Paris, a d’ailleurs mené le test du service Paris ASSO, qui permet aux associations de demander des subventions et des équipements sportifs.
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